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MUSEE CAZIN
« …..Car le grand regret de Cazin avait été de ne pas mourir dans la vieille maison où il était né. Cette maison de Samer, il l’avait exprès rachetée , meublée de tous ses anciens souvenirs. II y avait reconstitué sa chambre d’enfant ; il se plaisait à y aller, de temps en temps, continuer pour lui sa vie d’autrefois comme si aucun événement n’en avait interrompu le fil. Et il avait formé ce vœu, très intime et très ardent, de finir ses jours dans le même lit où il les avait commencés »
(extrait du livre de Léonce Benedite « les artistes de tous les temps - Jean Charles Cazin» 1901 )
Après son père François Joseph (1788-1864), ses sept oncles et tantes paternels, son frère Henri (1836-1891), Jean Charles Cazin naît au Hameau de Letoquoi près de Samer le 25 mai 1841. Son père est Médecin ( on l’appelait à Samer « le Père des Pauvres »)et sera Maire de la commune de 1836 à 1840. Son frère Henri fera partie des grands médecins de Berck sur mer, participera activement à la fondation de l’Hôpital Maritime, y soignera les enfants atteints de tuberculose osseuse, de rachitisme.
Après ses études au Collège de Boulogne où il se lie d’amitié avec Constant et Ernest Coquelin, Jean Charles Cazin dont les talents artistiques sont admis par ses parents, part pour Paris en 1862. Il intègre l’Ecole Nationale de Dessin dirigée par Horace Lecoq de Boisbaudran. Ce Maître, en dissidence avec l’académisme ambiant, enseigne l « observation conservée » c’est à dire le maintien en mémoire de la chose perçue pour s’en servir au moment de peindre. De Boisbaudran considérait Cazin comme l’un de ses meilleurs élèves . C’est pour cette raison qu’il appuiera activement la nomination de Cazin comme Professeur et Conservateur du Musée de Tours (1868-1870) et écrira cette « lettre à un jeune Professeur » (in « l’Education de la Mémoire Pittoresque »). Lecoq sait que Cazin perpétuera son enseignement.
Dans ces années 1860 , Cazin, à Paris, rencontre Marie Guillet (1844-1924) native de Loire Atlantique et élève du sculpteur Barye et de la peintre Juliette Peyrolle, soeur de la célèbre peintre animalière Rosa Bonheur. Ils se marient en 1868 et font naître un unique enfant Jean Marie Michel Cazin en 1869. Le couple d’artistes a son atelier à Paris près des Jardins du Luxembourg et se rend régulièrement en région de Fontainebleau (Achères , Recloses…). On est à l’aube de l’impressionnisme et dans la mémoire de l’Ecole de Barbizon , en tout cas dans l’esprit d’une peinture hors ateliers. Les tubes de couleurs ont aussi fait leur apparition. Les archives de la petite ville de Recloses , reprises par Etienne et Colette Bidon en 1979, dévoilent la personnalité, l’allure et la passion du peintre qui arpentait et dessinait les lieux. Les conférences tenues en 2016 à Grez sur Loing témoignent de l’influence évidente de Cazin auprès d’artistes internationaux (in « Artistes du bout du monde à Grez sur Loing depuis 1860 ») . La sœur de Marie Cazin , Célie, vit près de là avec le peintre Arthur Heseltine.
Fin 1870 , face à l’insécurité dûe de la guerre franco prussienne , la famille Cazin quitte Tours pour rejoindre l’Angleterre. La mère de Jean Charles , Anne Marie Appel, est d’origine anglaise . Cazin connaît déjà ce pays pour y avoir été soigné pendant l’enfance. Sollicité par le peintre et ami Alphonse Legros , l’idée est d’y constituer une Ecole de Dessin selon l’enseignement du Maître parisien. Les difficultés font que le couple Cazin s’oriente alors vers la production de céramiques en travaillant pour la Fulham Pottery, en banlieue de Londres .
Jusqu’à son retour en France fin 1875, Cazin , sur les traces des Maîtres Anciens, parcourt la Hollande , la Belgique , l’Italie. Son côté indépendant , imprévisible l’aura toujours fait disparaître assez régulièrement de la scène artistique officielle. On dit de Cazin qu’il se sera inspiré de tous les courants artistiques sans appartenir à aucun.
Après le tableau « le cabinet du Docteur Cazin » (son père) peint à l’âge de 18 ans, Cazin participe au fameux Salon des Refusés en 1863 avec une toile « Souvenir de dunes à Wissant ». Ses liens artistiques , amicaux avec Edouard Manet dont il défendra la cause pour ce célèbre et contreversé tableau « l’Olympia » , mais aussi Fantin Latour, puis Rodin, Zola sont connus à cette époque.
Cazin , bien que rendant les académistes perplexes voire très critiques, atteint dès 1877 une toute autre dimension avec une série de toiles commandée par les Gobelins et mettant en scène des personnages de l’Ancien Testament ( Agar et Ismaël , Judith, Tobie…) dans des paysages de Fontainebleau et de la Côte d’Opale . Il semble bien que Cazin ait voulu restituer le caractère universel , atemporel de certaines situations humaines telles que l’exode, la solitude.. Il tient aussi à souligner l’harmonie à la fois picturale et réelle qui lie l’Homme à la Nature. Marie et Jean Michel auront souvent servi de modèles à l’artiste.
Fidèle à son Pas de Calais natal et à la petite ville d’Equihen , Cazin, maintenant que sa notoriété est faite, y achète un vaste domaine où seront construits les ateliers respectifs de la famille. Jean Charles , Marie , Jean Michel s’adonnent à leur art. Après Cordingley, Berthe Yvart ( 1872-1971), native de Boulogne s mer, deviendra l’élève de Cazin et épousera le fils Jean Michel en 1901. A Equihen , on n’y voit plus que quelques vestiges de la demeure , les bombardements de la dernière guerre ayant fait leur œuvre. ( cf : il est recommandé de voir le site internet « Equihen » et on peut lire aussi le livre d’Henri Malo 1922 « la Critique Sentimentale » parlant de la vie des artistes à Equihen).
Dans ces années 1880, Cazin revient à une peinture paysagiste dans laquelle la présence humaine se raréfie mais reste insinuée ( objets de travail , lumière aux fenêtres, porte ouverte.. ). D’innombrables dessins, tableaux témoignent de cette période. Le Musée de Samer en conserve un certain nombre. On connaît chez lui son goût pour les crépuscules permettant aux critiques d’art de parler de l « heure Cazin ». Toute son oeuvre semble alors se centrer sur une forme de mélancolie, d’intimisme, d’onirisme, cherchant à mobiliser l’émotion et l’imaginaire chez le spectateur.
Pour des raisons de santé, Cazin , grâce au concours du banquier boulonnais Hippolyte Adam, passe aussi du temps à Bormes les Mimosas . Ses derniers tableaux sont peints là. Il y décédera en mars 1901. Marie Cazin , souffrante, était restée à Equihen ; Jean Michel était à Paris.
Marie Cazin fera tout son possible pour préserver l’œuvre et la mémoire de son époux , envisageant même la création d’un musée, peut être à Equihen. A partir de 1905/1906 , les œuvres de Cazin sont dispersées lors de ventes dans les galeries parisiennes et se retrouvent en grand nombre à l’étranger notamment aux Etats Unis ( Cazin s’y était rendu en 1893 pour y présenter plus de 100 œuvres).
Les Cazin avaient aussi racheté la maison natale de Samer. Le peintre y avait reconstitué sa chambre d’enfant quittée pour Boulogne lorsqu’il avait 5 ans. De nombreux musées nationaux , américains ainsi que des collections privées conservent ces toiles et dessins de Samer. La maison natale sera vendue au décès de Marie Cazin en 1924. Elle n’est pas à visiter.
A partir des années 1920 et pendant ce XXé siècle, l’œuvre Cazin souffre d’une sorte d’effacement. Pour Samer , il faudra attendre la ténacité de Berthe Cazin (1872-1971), dernière survivante et elle-même artiste, et d‘Auguste Chabert , Légataire Universel, et celle aussi de la Municipalité, de Madame Henri Mory pour qu’un musée Cazin -Coquelin voit le jour à la fin des années 1930. Ce petit musée municipal connaîtra bien des péripéties dues à la guerre et autres mais se doit de garder la mémoire des personnalités de cette première époque.
Depuis plusieurs années, la ville de Samer , à sa mesure, tente de lui redonner vigueur et de participer à la remise en valeur de ce grand peintre né ici. A côté des tableaux de Jean Charles Cazin , on peut y voir aussi des œuvres de Marie et Jean Michel Cazin. Il se trouve aussi qu’un regain d’intérêt régional voire national existe pour le peintre avec de toutes nouvelles recherches et publications menées en France et à l’étranger.
Le Musée samérien a à disposition un fond documentaire et bibliographique consultable sur rendez vous.
Sur le site Wikipédia, vous pourrez retrouver l’histoire de ce musée et celle de ce bronze de Marie Cazin représentant son époux (Jardin Public de Samer) qui , après Equihen, est arrivé à Samer en 1935.
Toute personne intéressée ou susceptible d’enrichir nos connaissances est la bienvenue.
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